Comprendre les conduites politiques des écrivains français pendant l’occupation allemande à la lumière des logiques propres au monde des lettres, tel était l’objet de ma recherche. Ce questionnement s’inscrivait à la fois contre la logique du jugement et du procès qui l’a longtemps emporté sur l’analyse distanciée, comme le rappelle Steven Ungar, et contre une histoire politique des intellectuels qui tendait à négliger les facteurs non politiques de leur engagement, en particulier ceux qui relèvent plus spécifiquement de leur activité professionnelle. Ces deux tendances illustrent les effets induits par la surpolitisation de ces années de guerre sur la perception rétrospective qu’on en a.