La création d’une institution culturelle suscite toujours des expectatives ; celles-ci sont d’autant plus importantes dans le cas d’un musée consacré aux productions culturelles non-européennes, le Musée du Quai Branly. Dès l’annonce, en octobre 1996, de la fondation de ce musée, celui-ci n’a cessé d’être l’objet de polémiques pour les anthropologues, les historiens de l’art, les chercheurs en histoire naturelle, les conservateurs de musées, les muséologues et d’autres professionnels. Mon propos n’est pas de rendre compte des controverses qui ont entouré cette initiative et qui continuent de se poursuivre, mais plutôt de retracer la genèse du projet muséologique. Une telle démarche n’est pas sans soulever des problèmes de méthode.