Quoi qu’il arrive, la page du débat interminable sur la réforme institutionnelle sera terminée2 » déclarait le ministre de l’Intérieur en annonçant la consultation de la population corse sur l’avenir institutionnel de l’île3. C’était méconnaître l’extraordinaire volatilité de la vie politique insulaire. Tandis qu’une (courte) majorité d’électeurs s’est prononcée contre le projet soumis au référendum local du 6 juillet 2003, la Corse semble de nouveau aux prises avec ses démons. Si le refus de pousser plus avant la réforme institutionnelle a été interprété par certains comme un recul, il reste que la nature et la portée de la réforme constitutionnelle portant sur la décentralisation qui a précédé la consultation paraît aller dans le sens du renforcement des acquis corses au sein de la République. Cette actualité n’est que le reflet d’une relation complexe entre l’île et le gouvernement central, menant inéluctablement vers la pleine reconnaissance du particularisme corse, et ultimement vers la redéfinition de l’architecture de la République.