Cette étude consiste à montrer le rapport qu’entretient Valery Larbaud (1881–1957) à l’autre, étranger eth nique ou linguistique, entre les deux guerres. Écrivain voyageur, critique et traducteur français, Valery Larbaud s’est éloigné du concept abstrait de l’Homme, hérité des classiques, pour explorer la diversité concrète des hommes, des peuples et des langues. Mais dans un siècle où les discours scientistes classent la différence et divisent les peuples en autant d’espèces inégales, Larbaud a su maintenir l’unité biologique du genre. Ainsi se réfugie-t-il dans un universalisme chrétien où la croyance en l’unité fraternelle de la créature l’éloigne des tentations racistes.
Amélie Auzoux est Doctorante agrégée de Lettres Modernes en Littérature et Civilisation françaises, Université Paris IV–Sorbonne.