Cet article se concentre sur le rÔle de la spatialité dans le monde des Juifs de Méditerranée orientale, qui est configuré comme un espace en réseaux. À travers le dissensusdes réceptions d’un ouvrage paru en 1925 (Joseph Pérez d’A. Navon) est mis en avant le fait que la spatialité doive être étudiée conjointement et comparativement tant du point de vue de l’observateur, que de l’observé, de façon à se départir de stéréotypes préconstruits relevantde l’opposition Orient/Occident. La parution de Joseph Pérez fut concomitante d’unegrande vogue littéraire exotique et orientaliste. Elle construisit l’image d’un juif “oriental,” qui se présente donc comme le refl et de cette opposition. L’étude du positionnement depersonnages tant chez A. Navon que dans la grande oeuvre d’Albert Cohen révèle la strate sous-jacente d’un espace articulé diffèremment tant au plan des représentations que del’espace effectif de circulation transterritoriale des acteurs sépharades.
Nicole Abravanel est Professeur agrégée, Université de Picardie Jules Verne.