Au terme d’une période, l’entre-deux-guerres, marquée par le rapprochement entre le roman et le journalisme, Sartre propose dans Le sursis à la fois une représentation de la presse durant la semaine de Munich, l’adaptation de certaines techniques du reportage, et une vive critique de la raison journalistique, pendant romanesque et moins optimiste à l’Introduction de Nizan à sa Chronique de septembre. L’incapacité du journalisme à rendre compte, exactement et de façon synchrone, du présent, ménage toute sa place au roman de l’historicité – à condition que le romancier sache se faire quelque peu sorcier et poète.
Ancien élève de l’École normale supérieure, Jean-François Louette est professeur à la Sorbonne depuis 2005. Il a publié plusieurs ouvrages critiques sur Sartre, et dirigé l’édition des « Mots » et autres écrits autobiographiques pour la Bibliothèque de la Pléiade (Gallimard, 2010).
Former student at the École normale supérieure, Jean-François Louette (professeur agrégé, Classics; Ph.D., French) has been a Professor at the Université Paris IV-Sorbonne since 2005. He has published critical books on Sartre and edited the Bibliothèque de la Pléiade edition of Les Mots et autres écrits autobiographiques (Paris: Gallimard, 2010).