Beaucoup de philosophes et d’écrivains décrivent aujourd’hui la complexité de la relation homme/animal. Elle repose sur « l’imposture » et « l’hallucination » selon certains, et sur l’échange et le partage selon d’autres. Pour Sartre, le problème se pose surtout en termes de liberté. Même si le chien vit auprès de l’homme, et trouve dans son milieu socio-culturel ses aliments et son abri, il ne s’y intègre qu’à moitié. Le chien ne se fond pas complètement dans le monde humain, sa situation particulière l’oblige aussi à s’en tenir à l’écart. Cet article veut montrer un Sartre qui révèle les « pièges de la domestication ». L’animal possédé est privé de sa liberté. Le maître veut rendre sa vie meilleure, en s’appuyant sur tout ce que le chien peut lui procurer comme joie, et qui le protège de son « obscène » et « fade » existence.
Baya Messaoudi prépare un doctorat en littérature française à l’Université de Paris 8. Ses travaux portent sur l’animalité dans l’œuvre de Sartre. Elle étudie également la place et la fonction des bêtes chez les romanciers modernes.